Le tarot divinatoire est un art divinatoire qui utilise les cartes du tarot de Marseille. Il s’agit d’une forme de cartomancie.
L’interprétation des cartes de tarot – comme oracle ou dans le cadre d’une approche plus psychologique – est parfois désignée par des néologismes, comme tarologie. Cette pratique repose sur un ensemble de croyances, propres à l’occultisme, quant à l’existence de forces mystérieuses ou de liens invisibles entre les choses. Dans le milieu occultiste, de nombreuses théories attribuent à l’usage divinatoire des cartes de tarot, comme aux cartes elles-mêmes, des origines mythiques très diverses : Égypte ancienne, Bohémiens, etc.
Historiquement, la plus ancienne trace connue de l’approche des cartes de tarot comme instrument d’interprétation apparaît à Bologne dans la première moitié du XVIIIe siècle. Un point marquant de son développement apparait vraisemblablement à la fin du xviiie siècle, dans l’œuvre d’Antoine Court de Gébelin immédiatement prolongée par Jean-Baptiste Alliette, dit “Etteilla”, mais la source en est vraisemblablement italienne. Au XIXe siècle, Eliphas Lévi développa une théorie qui, associant notamment les 22 cartes majeures aux 22 lettres de l’alphabet hébreu, est devenue la référence dans le milieu occultiste.
À partir du travail de Lévi, de nombreux jeux de tarot divinatoire ont été créés au tournant des XIXe siècle et XXe siècle par différentes sociétés occultistes, essentiellement françaises et anglo-saxonnes, chacune désireuse de développer un jeu dont l’iconographie et la clé d’interprétation seraient conformes à sa doctrine. Parmi les plus célèbres dérivés, on trouve le Tarot de Wirth, publié en 1889 par Stanislas de Guaïta et Oswald Wirth, et le Tarot Waite-Smith, publié en 1909 par Arthur Edward Waite et Pamela Colman-Smith.
Pour l’histoire des jeux de cartes utilisés dans le tarot divinatoire voir l’article Histoire des cartes de tarot.
L’usage divinatoire du tarot pourrait être daté de 1527 avec la parution du Chaos del Tri per uno, essai littéraire de lecture divinatoire avec les cartes de tarot de Teofilo Folengo écrit sous le pseudonyme de Merlin Cocai. Toutefois cette source est isolée et encore sujette à débats. C’est à la fin du XVIIIe siècle à Bologne en Italie qu’est attesté un des premiers documents connus avec la liste de cartes du tarot et leurs significations divinatoires.
Le rayonnement du tarot divinatoire fondé sur le tarot de Marseille ou le tarot de Besançon prend son essor en France avec Antoine Court de Gébelin à la fin du XVIIIe siècle, en pleine période des Lumières. L’approche moderne des cartes de tarot comme instrument d’interprétation prend sa source dans l’œuvre de cet érudit protestant célèbre à l’époque avec son Monde Primitif.
Son travail est repris et réinterprété dans les livres d’Etteilla. Jean-Baptiste Alliette dit Etteilla, occultiste du XVIIIe siècle penché sur la cartomancie, décide de restituer aux cartes de tarot ce qu’il estime être leur forme primitive, il en remodèle l’iconographie et il le baptise Livre de Thot. Plus tard, Eliphas Lévi dénonce les erreurs d’Etteilla en affirmant que les 22 Triomphes correspondent aux 22 lettres de l’alphabet hébreu mosaïque, rapprochement déjà fait dans l’ouvrage de Court de Gébelin sous la plume du C. de M. L’étude de Lévi, plus profonde et complexe, devient ainsi la plus importante référence de l’occultisme moderne.
Les théories de Lévi sont reprises par de nombreuses confraternités occultistes (en particulier dans l’Ordre Kabbalistique de la Rose+Croix avec Oswald Wirth, Gerard « Papus » Encausse) et chacune d’entre elles réalise de nouvelles cartes de tarot conformes à sa propre philosophie.
Les différents courants, qui dérivent globalement tous des travaux de Court de Gébelin, sont à l’origine des variations qu’on connait dans les cartes. On trouve ainsi Etteilla et son tarot influencé par l’Égypte, les cartes de tarot d’Oswald Wirth, de Robert Falconnier ceux de la Golden Dawn qui se retrouvent dans celui de E.A. Waite et Pamela Colman-Smith ou d’Aleister Crowley, etc. Toutes ces cartes reprennent la structure du tarot de Marseille tel qu’il existait en France depuis le XVIIe siècle au moins.