Un ange gardien est une forme d’esprit tutélaire.
Il s’agit d’un ange assigné à la protection du salut d’un ou plusieurs individus. Ce concept, dont les origines remontent à l’Antiquité, a été développé au sein de la théologie chrétienne principalement à partir de son étude au 12e siècle par Honoré d’Autun notamment à partir du passage des Évangiles « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux ». C’est une doctrine officielle de l’Église catholique qui a institué une « fête des saints anges gardiens » le 2 octobre en plus de la « fête des saints archanges », le 29 septembre.
La foi envers les anges gardiens peut être tracée depuis l’Antiquité. Le concept des anges protecteurs et leur hiérarchie s’est massivement développé dans le christianisme durant le 5ᵉ siècle à la suite de Pseudo-Denys l’Aréopagite. Le développement de la dévotion à l’humanité du Christ et l’effondrement du sens théophanique de l’ange conduisent à l’affaiblissement de la figure angélique dans sa fonction de médiateur et de messager au profit de celle de protecteur, individuel ou collectif, et d’escorte lumineuse de Dieu. Ainsi, le culte des anges gardiens collectifs (patrons de villes, de corps de métiers et de corporations) se développe dans la Couronne d’Aragon à la fin du 14ᵉ siècle, en partie sous l’influence du franciscain Francesc Eiximenis et du dominicain Vincent Ferrier, tandis que le pape Paul V institue la fête des anges gardiens personnels en 1608.