C’est la plus célèbre cartomancienne du XIXe siècle, amie et confidente de l’impératrice Joséphine et de Robespierre.
L’histoire de Mlle Lenormand, fille d’un drapier d’Alençon, est étonnante à plus d’un titre.
Née en 1772, elle entra très tôt à l’Abbaye Royale des Dames bénédictines. Chez les sœurs, elle se fit remarquer pour son ardente imagination et ses talents de prophétesse. Agée alors de sept ans, elle disait déjà la bonne aventure aux sœurs. Vers 1787, placée en ville comme apprentie couturière, l’adolescente commença à tirer les cartes autour d’elle et s’attira une grande renommée.
A quatorze ans, l’adolescente monta sur Paris, se plaça comme vendeuse et reprit ses prédictions et ses tours de cartes.
Une seule chose l’intéresse : pratiquer ses consultations dès qu’elle peut, avec son jeu favori, le « Grand Éteilla ». En 1787, elle débarque à Londres. Son arrivée fut assez remarquée : petit à petit, elle devient la voyante officielle de la famille royale. Une célébrité acquise en trois ans seulement ! Mais, Marie-Anne s’ennuie et choisit de retourner à Paris, à la célèbre adresse de Saint-Germain, rue de Tournon. Seulement, comme la voyance est interdite, on ne peut lire qu’au-dessus de sa porte : « Mademoiselle Lenormand, libraire ».
Mais être voyante sous la Révolution Française n’est pas un cadeau ! Elle a été arrêtée plusieurs fois. Ces arrestations renforcèrent sa côte de popularité. Marat, Robespierre et Saint-Just tombèrent sous le charme de la demoiselle et furent stupéfaits de ses prédictions. Du coup, ils sont plusieurs fois revenus la consulter.
Mais le plus grand soutien de Melle Lenormand fut Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon, qui devint sa confidente et amie.
Autre personnage influent dans la vie de Melle Lernormand : Fouché, préfet de police. Ensemble, ils mirent en place un astucieux système de renseignement qui tissait un véritable réseau d’espions, à travers la capitale: concierges, valets, danseuses, laquais, courtisanes et cochers, habilement soudoyés, qui leur faisaient parvenir au jour le jour des rapports confidentiels. Des informations qui venaient étayer ses voyances et les dossiers de police. A cette époque, Mlle Lenormand était certainement, avec Fouché, la personne la mieux informée de Paris. Melle Lenormand a été et reste encore aujourd’hui une voyante de référence. Sa popularité, elle la doit à son jeu de cartomancie plus qu’à ses écrits dans lesquels elle raconte ses songes et ses visions, et se vante de ses rencontres prestigieuses.
Elle laisse pour le plus grand plaisir de tous des manuscrits inachevés mais surtout son célèbre jeu de tarots encore présent. Il existe deux tarots bien connus de Mademoiselle Lenormand, le grand qui compte 54 cartes et le petit qui en compte 36.